Pourquoi la Demande de Suspension de l’Élection à Madagascar a-t-elle Été Rejetée?

Une demande inédite de Christine Razanamahasoa à suspendre l'élection présidentielle à Madagascar qui a été rapidement rejetée par le camp Andry Rajoelina.

  • Demande de suspension de l’élection présidentielle à Madagascar par la présidente de l’Assemblée Nationale.
  • Rejet immédiat de cette demande par le camp du président sortant Andry Rajoelina.
  • Contexte tendu marqué par des manifestations régulières de l’opposition.
  • Décision initiale de reporter le premier tour de l’élection suite à la blessure d’un candidat.
  • Réactions mixtes des divers acteurs politiques et de la société civile à cette demande.

L’Appel à la Suspension de l’Élection Présidentielle Malgache suscite des Réactions Diverses

À une semaine du premier tour des élections présidentielles à Madagascar, prévues pour le 16 novembre 2023, un large éventail de forces vives de la nation a exprimé une opposition ferme à leur tenue. Les griefs incluent un recensement électoral jugé inadéquat, qui exclurait plus de 30% des votants, ainsi que des doutes sur la crédibilité des institutions électorales, notamment la CENI et la HCC.

Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, a appelé à la « suspension » du scrutin. Cette demande intervient dans un climat de tensions politiques exacerbées par des manifestations régulières de l’opposition depuis plus d’un mois. Le camp du président sortant Andry Rajoelina, candidat à sa propre succession, a rapidement rejeté cette proposition, la jugeant « farfelue.

La présidente de l’Assemblée mène une tentative de médiation et a exprimé ses préoccupations, soulignant que « les conditions pour une élection apaisée, crédible et acceptée de tous ne sont pas réunies ». Toutefois, une suspension électorale n’est pas prévue par la loi malgache et nécessiterait un accord gouvernemental pour être effective.

Le premier tour de l’élection, initialement fixé au 9 novembre, avait déjà été reporté suite à la blessure d’un candidat de l’opposition. La Haute Cour constitutionnelle avait alors imposé ce report pour garantir l’égalité des chances entre les candidats.

La réaction des sénateurs et députés majoritaires, affiliés à l’IRD (Initiative pour la Réussite de Madagascar), a été particulièrement critique. Ils ont souligné que toute tentative d’entraver le processus électoral serait inconstitutionnelle et ont insisté sur le maintien du calendrier établi. De même, les députés majoritaires ont qualifié l’appel à la suspension du processus électoral de menace au cadre constitutionnel, équivalant à un coup d’État.

Par ailleurs, l’Union des Évêques catholiques de Madagascar a pris position, soulignant l’importance de la participation du peuple à des élections libres et transparentes. Ils ont appelé les acteurs politiques à respecter les droits et devoirs du peuple, permettant ainsi une expression démocratique à travers les urnes.

Cette situation politique complexe à Madagascar soulève des questions sur la viabilité des élections prévues et sur le rôle de la communauté internationale dans ce contexte. Alors que la date du scrutin approche, l’île reste en proie à une incertitude politique croissante.